Un projet d’algoculture et d’élevage d’huîtres en pleine mer à Moëlan-sur-Mer : oui, mais…
Nature du projet
Il s’agit de mettre en place des concessions destinées à la culture intensive d’algues
(saccharina latissima ou kumbu royal) et
à l’élevage de coquillages en pleine mer à Moëlan-sur-Mer par les sociétés
Algolesko et Bamejyot (1). Ce projet privé porté par M.M. Thaéron,
Prat et Legorjus (dirigeant de l’entreprise Vuelto de Nantes) couvrant 300
hectares d’espace maritime dont une partie dédiée à l’ostréiculture et à la
mytiliculture se trouverait à proximité des parcs à huîtres exploités par M. Joseph Thaéron.
L’élevage d’huîtres en pleine mer
(pratiqué à Oléron, par exemple) est censé réduire la mortalité du coquillage
et accélérer sa croissance. Tous les
ostréiculteurs proches du site considèrent donc que la réalisation du projet
(et l’apport financier qui s’y rattache) pourrait permettre de résoudre la
crise provoquée par la surmortalité des huîtres juvéniles qui, sévissant dans
leurs élevages depuis plusieurs années, met en péril l’existence même de leur activité.
Dans le contexte économique actuel,
il serait irresponsable de se prononcer a priori contre une
initiative de cette nature susceptible de :
-
développer une activité économique dans le sud
du Finistère ;
-
sortir les entreprises ostréicoles de la crise
qu’elles subissent depuis de nombreuses années.
Mais, pour se forger une opinion il
paraît indispensable de disposer d’éléments fiables dans les domaines de
l’économie, de l’environnement comme dans ceux de la technique et de la
logistique concernés par ce projet.
Malheureusement, tous ces
éléments sont absents du projet et c’est bien cette absence qui crée de l’incompréhension
et de la résistance jusque dans cette partie de la population naturellement
bienveillante et informée des besoins de développement de l’économie en
Bretagne mais consciente par ailleurs que de telles activités ne peuvent se
développer aux dépens de milieux naturels déjà dégradés. L’exemple des effets
pervers de l’agriculture intensive nous a instruits à cet égard et l’on doit
être d’autant plus lucide que la mise en œuvre de parades et, a fortiori, de
réparations paraît extrêmement plus complexe en milieu marin qu’à terre.
Par ailleurs, nous savons que l’Union européenne impulse une action forte en direction des énergies renouvelables et
du développement durable. Le projet d’Algolesko s’inscrit probablement dans ce type de programme. Comme
des subventions locales ont été attribuées aux porteurs du projet, il est fort
probable que des aides européennes suivront. Par conséquent, en tant que contribuables
participant au financement des budgets publics locaux, nationaux et européens,
nous considérons que nous avons, nous
aussi, un droit de regard ex ante sur
la faisabilité économique
de ce projet.
______
(1)
Le régime de l’autorisation des
exploitations de cultures marines est défini par le décret n° 83-228 du 22 mars
1983, modifié par le décret n° 2009-1349 du 29 octobre 2009 (JO du 01/11/2009).
Ce dernier décret a notamment introduit de nouvelles dispositions concernant la
Commission des cultures marines, l’enquête administrative et le schéma des
structures d’exploitations des cultures marines.
Implantation, emprise
Les installations (filières,
corps-morts) couvriraient deux zones
(environ 300 hectares) :
-
la première d’environ 1720 m de long par 1000 m de large ;
-
la seconde d’environ 1520 m de long par 1000 m de large.
Ces deux zones seraient séparées
par un passage de 850 m.
À marée basse, environ 720 mètres séparent la
terre du point le plus proche de l’installation. La longueur totale de la zone
d’élevage des algues, incluant le passage, représente la moitié du linéaire de la
côte moëlanaise (4090 m sur 8400 m) ; soit d’un point proche des Veres
jusqu’à la pointe ouest de l’entrée de Merrien.
Études et recherches dans le
domaine de la culture des algues
À la requête de leur ministère de
tutelle, le Conseil général de l’Environnement et du Développement durable
(CGEDD) et le Conseil général de l’Agriculture, de l’Alimentation et des
Espaces ruraux (CGAAER) ont rendu en juillet 2012 un rapport d’expertise devant
déterminer la faisabilité de mise en place d’une filière de production d’algues
alimentaires en Bretagne.
En France, la recherche
fondamentale concernant la culture des algues est conduite par l’Institut
français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) (station de Roscoff), des laboratoires
d’établissements publics et
d’universités associées. La recherche appliquée est confiée au Centre d’étude
et de valorisation des algues (Ceva).
Éléments économiques
Les Français consomment chaque
année environ 180 000 tonnes d’algues (alimentation, cosmétologie). À l’échelle de la France, la culture d’algues
est embryonnaire. L’Asie produit la quasi-totalité des algues de culture dans
le monde.
Produire 5000 tonnes d’algues
(poids frais) chaque année sur le site de Moëlan, comme à Lesconil, tel est
l’objectif d’Algolesko.
S’agit-il de créer une filière de
production, de transformation et de commercialisation des algues ? Il
semblerait plutôt, à ce jour, que le projet ne vise qu’à produire de la matière
première pour la vendre en Chine, où la production tend à diminuer, en Europe,
en Russie et aux États-Unis. Concernant
le marché chinois, d’aucuns se disent
perplexes tant les écarts de prix à la production sont importants entre les deux pays. Si elle existe, où est l’étude de marché du
porteur du projet ? Les auteurs du rapport
d’expertise précité préconisent le
positionnement sur le marché national et européen. A contrario, ils suggèrent que le choix de cibler les marchés
asiatiques revêtirait un caractère très aléatoire.
Quel serait le nombre d’emplois
créés ? Lors d’une entrevue que nous avions sollicitée en mars dernier, M.
Thaéron ne nous avait pas caché que le nombre d’emplois créés à Moëlan serait
très modeste (un chauffeur et deux ou trois matelots pour armer la barge
destinée à la cueillette et au transport). Depuis lors, les chiffres des
emplois fluctuent au gré des réunions ou des déclarations, sans qu’il soit
possible de différencier les emplois créés des emplois consolidés, ainsi que
d’en connaître le détail par site.
Le séchage des algues sur les
installations d’une exploitation d’élevage de dindes dans le village de
Kerhuiten en Moëlan permettrait une diversification des activités de cette
entreprise dont le propriétaire s’est vu refuser un projet d’extension de son
élevage. Lors de la réunion organisée par le maire de Moëlan 12 mai 2014, il été précisé qu’une installation normalisée de
séchage d’algues coûterait de l’ordre de 10 M€.
Le déchargement des algues à
Doëlan générerait des recettes, mais ces dernières ne pourraient être que
modestes (taxe éventuelle sur les tonnages débarqués, redevance pour la location
d’un mouillage) rapportées aux contraintes envisageables. En effet, le choix de
Doëlan comme lieu de déchargement (à l’instar de Loctudy pour le site de
Lesconil) ne va pas de soi, comme nous le verrons plus loin.
S’agissant de l’élevage des
huîtres en pleine mer, il convient de souligner qu’aux yeux des ostréiculteurs
cette solution est peut-être un ultime espoir de sauver des exploitations qui
après des décennies de prospérité connaissent depuis quelques années un déclin
qui ne peut laisser indifférent. On soulignera toutefois le propos de
Marcel Le Pennec, professeur en océanographie biologique, maire de Moëlan, qui considère dubitativement cette solution. En
effet, il émet l’hypothèse selon laquelle l’entassement, la promiscuité dans
les élevages – possiblement associés à d’autres facteurs – favoriseraient la
propagation de maladies qui ravagent régulièrement les parcs. En somme, les
mêmes causes produiraient les mêmes effets, quel que soit le mode
d’exploitation.
Eléments environnementaux
Le Centre national de la recherche
scientifique (Cnrs) et l’Ifremer n’ont pas connaissance d’études menées dans
les pays où l’algoculture est développée, pour apprécier son impact en pleine
eau. La production d’algues en milieu ouvert se heurte à des difficultés de
maîtrise des conditions écologiques (cf. rapport d’expertise du CGEDD et du
CGAAER précité).
Ce rapport met l’accent sur
l’attention à porter à la prévention ou à la limitation des nombreux conflits
d’usage affectant l’espace côtier. En outre, il souligne la nécessité d’inscrire
cette activité nouvelle dans une démarche de développement durable ; étant
entendu que ledit rapport n’est qu’un « rapport d’étape pouvant donner
lieu à des études complémentaires ».
Le projet ne mentionne aucune
étude d’impact. Chaque site présente fort probablement des spécificités. Aussi,
semble-t-il pertinent de se poser la question de savoir si ce qui est
envisageable à Lesconil est transposable à Moëlan.
Par conséquent, une observation scientifique de
l’impact des installations figurant dans le projet sur les courants, la faune
et la flore sur le site même comme dans les rias ou les rivières proches, sur
les effets des vents dominants et de la houle, le développement du plancton, etc.
doit être un préalable indispensable à la prise de décision dans un dossier de
cette nature. Comment ne pas se préoccuper des conséquences possibles sur l’ensemble du
milieu de la culture intensive d’une seule espèce d’algue ? Quelles seront les
effets sur la faune et la flore de l’emploi éventuel de produits destinés à
accélérer la croissance des algues ou à les protéger de certaines
maladies ?
Par ailleurs, il semble inéluctable
qu’en se dispersant en dehors de la zone d’élevage, cette algue, même si elle
est déjà naturellement implantée en densité modérée, colonisera des zones où
elle n’est pas actuellement présente, au détriment d’autres espèces. Chacun a
eu l’occasion d’observer ce phénomène de colonisation en divers endroits de
l’estran de notre département (moules et huîtres notamment).
Enfin, l’implantation des
installations telle que décrite ci-dessus réduira fortement l’espace dans lequel de nombreux usagers ont
coutume d’exercer leurs activités (rarement pêche professionnelle, plus souvent pêche et plongée de
loisir). Il n’est pas douteux que le rétrécissement de cette zone de captures
provoquera ailleurs une concentration de
filets, de casiers, de palangres, etc., donc
de la surpêche en des lieux déjà très appauvris. Mais, il n’est pas exclu que l’impossibilité de
pratiquer la pêche et la plongée de loisir sous les « champs »
d’algues ne favorise le développement de la ressource halieutique en
protégeant les frayères et les nourricières malgré l’emprise des ancrages et
l’ombrage occasionné.
Éléments techniques, logistiques
Aucune étude ne prend en compte
la problématique de l’adaptation des installations portuaires et de la voirie
de Doëlan à une activité de débarquement des algues par barges de 100 à
150 tonnes/jour (de mai à la mi-juillet) et leur transport sur des remorques de
25 tonnes (soit 5 à 6 allers et retours journaliers entre Doëlan et le village
de Kerhuiten en Moëlan).
Il semblerait que le quai Sancéo
(rive droite) ait été un temps envisagé pour le débarquement ! Le 6 mars,
lors d’une entrevue sur site avec M. Thaéron et la personne chargée du
transport, M. Kerhervé, dont nous avons pris l’initiative en tant que citoyens,
nous n’avons eu aucune difficulté à convaincre M. Thaéron que les activités qui
se déroulent régulièrement sur ce quai, ainsi que la future installation d’une
aire de carénage, ne permettent pas
d’envisager d’y accueillir le déchargement de telles quantités d’algues. La
configuration de la voirie constitue un écueil supplémentaire.
Restait donc la solution d’un
débarquement sur le quai Cayenne. Nous y avons accompagné les deux personnes
précitées. M. Thaéron a considéré que le ressac et la houle qui se produisent
fréquemment aux abords de ce quai ne seraient pas un obstacle à l’accostage de
la barge. Il n’est pas certain que cela soit vrai en toute circonstance. En
outre, à marée basse, la barge ne pourra accoster qu’à l’extrémité ouest du quai Cayenne. Enfin, l’étroitesse de
la voie d’accès ainsi que la surface de la cale et du quai contraindront peut-être
à des adaptations (conteneurs étanches plus petits que ceux prévus
initialement, utilisation d’une partie du site de l’ex-usine comme lieu de
stockage éphémère). À terme la nécessité de réaménager le quai Cayenne et ses
accès pour pérenniser cette activité s’imposera.
Le transport se
ferait par la rue de Keruster (très étroite), Kergrippe, Kerjord, Langlazic, le
bourg (ou Saint-Jacques) pour gagner Kervennou puis le territoire de la commune de Moëlan. À noter que le passage sur le pont de Doëlan (Pont
du) est interdit aux véhicules de plus
de 19 tonnes.
Et maintenant ?
On ne peut qu’être consterné par
la discrétion de certains élus dont le maire de Clohars, lequel déclarait il y
a peu qu’il ignorait tout de ce dossier malgré la présence en mairie du 4 au 18
janvier 2014, de trois documents
consultables par le public (deux études complémentaires relatives à la demande
de concessions des culture marines l’une déposée par Algolesko, l’autre par
Bamejyot et une notice explicative d’Algolesko sur le projet), Il est vrai que
la présence de ces documents n’a pas fait l’objet d’une large publicité.
Pourquoi tant de discrétion ? Où en serait notre connaissance du dossier
si nous avions attendu que les élus concernés nous informent ? Pourquoi le
maire de Clohars n’a-t-il pas fait en tant qu’élu ce que nous avons fait par
devoir citoyen en rencontrant M. Thaéron en mars 2014 ? Pourquoi n’a-t-il
pas donné une suite favorable à la requête de l’association Doëlan-Clohars-Environnement
visant à obtenir la mise en place en mairie d’un registre destiné à recueillir
les doléances du public ? (Le maire de Moëlan l’a fait).
Alors qu’il était encore maire de
Moëlan et président de la Cocopaq, M. Morvan était favorable à ce projet ;
il le reste en sa qualité d’élu de l’opposition au conseil municipal de Moëlan.
Dans le traitement de ce dossier, M. Morvan a fait preuve d’une discrétion à
laquelle il ne nous avait pas habitués. Il semblerait qu’il se soit
officiellement exprimé pour la première fois sur ce projet lors de la cérémonie
des vœux du début 2014. C’est d’ailleurs après cette déclaration qu’une
association de pêcheurs plaisanciers de Moëlan a pris l’initiative de demander
la prolongation de la durée de l’enquête publique.
Si l’on se réfère au compte rendu
de la réunion de l’assemblée générale de l’association des pêcheurs
plaisanciers de l’Aven-Belon (Ouest-France – entreprises.fr du 5 mai 2014), le
Conseil général du Finistère et M. Miossec, maire de Riec-sur-Belon et
président de la Cocopaq, sont favorables sans réserve à ce projet. Voici ce
qu’ils ont déclaré lors de cette réunion : « c’est un projet
d’avenir, qui plus est créateur d’emplois, et les porteurs du projet ont
communiqué sans rien dissimuler, en étant toujours à l’écoute ». On notera
que dans le même article, M. Thaéron parle de « 65 emplois en jeu » incluant
les effectifs de son exploitation ostréicole.
De la réunion qui s’est tenue à
Moëlan le 26 mai (quinze participants), il ressort que diverses associations
des communes concernées sont en train de
constituer un groupe de travail. Réservées sur la faisabilité du projet tel qu’il
est présenté aujourd’hui, elles semblent à ce jour généralement plus nuancées que le n’étaient
par exemple l’association des amis des chemins de ronde (Acr), l’association
des pêcheurs-plaisanciers et usagers du Belon (Apub), ou encore l’associaion
Rivières et bocage, Belon, Brigneau, Merrien lorsqu’elles se sont toutes exprimées auprès des autorités
sur ce projet. La dernière citée a en particulier demandé la création d’un
comité représentant les maires concernés par le projet (cf. articles parus dans
O-F du 20 mai 2014, Le Télégramme du 26 avril et du 17 mai 2014).
Que sortira-t-il du groupe de travail dont la création a été
évoquée le 26 mai ?
Les pêcheurs professionnels de Moëlan-sur-Mer seraient
favorables à une expérimentation. Ceux de Clohars ne se sont pas exprimés officiellement. Certains d’entre eux estiment que les installations portuaires de Doëlan ne
sont pas adaptées au débarquement des récoltes. Nous ignorons la position du Comité
départemental des pêches.
Bien que le progrès économique et l’innovation figurent parmi ses
préoccupations majeures,
« Vivre-ici » ne peut concevoir que le projet d’Algolesko soit mis en
œuvre tel qu’envisagé aujourd’hui. Il
s’agit en effet de veiller à ce que la promotion de cette filière, prometteuse
pour l’économie de la Bretagne, s’inscrive dans une démarche de développement
durable associant toutes les parties prenantes. À ce jour, les promoteurs du
projet n’ont pas adopté une démarche susceptible d’entraîner une adhésion
sociale à l’usage partagé du littoral.
« Vivre-ici » se prononce donc pour une expérimentation sur une
surface réduite, selon un cahier des charges précis et contraignant pendant une
durée déterminée par les autorités administratives en concertation avec les
scientifiques. Tant que les résultats de l’expérimentation ne seraient pas en
tous points conformes aux critères retenus, le projet ne pourrait être validé. Le
maire de Moëlan semble favorable à cette alternative.
Le calendrier actuel prévoit que
la Commission des cultures marines (présidée par le préfet du département)
rendra un avis sur le projet à la mi-juin 2014 et que le préfet prendra une
décision en septembre 2014. Le temps presse !
------------------------------
Sources :
Ø
rapport
d’expertise du CGEDD et du CGAAER de juillet 2012 ;
Ø
programme « Breizh’alg » : l’algoculture, une
ambition à partager ;
Ø
enquête
publique ;
Ø
Rapport
d’Algolesko :
-
tome 1 :
déclaration au titre de l’environnement
-
tome 2 :
étude d’incidences Natura 2000
-
addenda du 08/04/2013 –
compatibilité du projet vis-à-vis des objectifs du SDAGE Loire-Bretagne et du
SAGE Ouest Cornouaille
Ø
entretien
sur site avec M.M.Thaéron et Kerhervé le
6 mars 2014 ;
Ø
réunion
publique à Moëlan le 12 mai 2014 ;
Ø
réunion à
Moëlan le 26 mai 2014 (15 participants représentants diverses
associations) ;
Ø
Le marin
du 14 février 2014 ;
Ø
Ouest-France-entreprises.fr
du 5 mai 2014 ;
Ø
Marine et
Océans du 10 mai 2014 ;
Ø
portail de
l’innovation en Bretagne ;
Ø
Terre-net
(culture d’algues en masse) ;
Ø
agrisalon.com
(article du 11 mai 2014) ;
article
intitulé « les huîtres font de la place aux algues » paru dans le n°
20 de décembre 2013 de Mag 16, le magazine de la Cocopaq ;
Ø
Le
Télégramme des : 9/01 ; 13/01 ; 15/01 ; 17/01 ; 18/01 ;
20/01 ; 24/04 ; 3/05 ; 10/05 ; 17/05 ; 24 et
25/05/2014.
Ø
Ouest-France
des : 16/01 ; 17/01 ; 23/01 ; 5/03 ; 24/04 ;
3/05 ; 13/05 ; 19/05 ; 20/05 ; 30/05/2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire