jeudi 8 janvier 2015





















Un quart d’heure d’horreur : 12 tués, plusieurs blessés, le monde hagard …

Ce matin, lendemain de ce « bal tragique », j’ai mal à l’humanité.

Ce n’est pas de la tristesse, ni de l’amertume, ni de la rancœur, ni même de la colère.

J’ai mal – physiquement.

L’homme est malade.

L’humanité est malade.

C’est un grand corps, composé d’humains, qui sont tous les mêmes : les mêmes yeux, le même cœur, le même besoin d’aimer et d’être aimé.

Depuis l’éternité, et pour toujours.

Le même besoin de rire, de comprendre, d’être ébloui.

Le même besoin de faire rire, de faire comprendre, d’éblouir.

De partager, d’être écouté et reconnu.

De faire des choix et d’être entendu.

D’être fondamentalement libre, d’exercer un libre-arbitre sur ses choix : j’aime ou je n’aime pas, je crois ou je ne crois pas, je veux ou je ne veux pas.

Dans les limites de la vie en société, du droit, de la démocratie.

Cette liberté, ce libre-arbitre, cette autonomie, c’est l’ADN de l’homme : sa force, son identité.

La France est depuis plus de deux siècles un de ses havres.

Il n’y a pas, d’un côté, un monde libre qui aurait accès à ce libre-arbitre, et de l’autre, un monde prisonnier dans lequel les hommes seraient condamnés à être privés de libre-arbitre.

Les hommes sont tous les mêmes et y ont tous droit.

La liberté n’est pas négociable.

Notre seul moyen est d’aller au fond du cœur de chacun, et d’y faire fleurir cette aspiration à la liberté, au partage et à la fraternité.

Et donc, de brandir nos crayons pour écrire et dessiner, parler et agir avec humanité – plus grande est l’horreur, et ici, nous touchons au fond – plus les hommes ont besoin de cœur, de leur cœur, d’écouter le tréfonds de leur âme, et non leur rationalité perdue ou leurs tripes énervées.

Il s’agit de défendre non pas NOS valeurs, mais LES valeurs universelles de l’humanité.

Le cœur de l’humain est plus fort que la haine.

Sur le long terme.

Ici et maintenant, sur cette planète, nous sommes tous Charlie, et nous le resterons si nous entendons nos cœurs.

Véronique Galliot.


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