Un
quart d’heure d’horreur : 12 tués, plusieurs blessés, le monde hagard …
Ce
matin, lendemain de ce « bal tragique », j’ai mal à l’humanité.
Ce
n’est pas de la tristesse, ni de l’amertume, ni de la rancœur, ni même de la
colère.
J’ai
mal – physiquement.
L’homme
est malade.
L’humanité
est malade.
C’est
un grand corps, composé d’humains, qui sont tous les mêmes : les mêmes
yeux, le même cœur, le même besoin d’aimer et d’être aimé.
Depuis
l’éternité, et pour toujours.
Le
même besoin de rire, de comprendre, d’être ébloui.
Le
même besoin de faire rire, de faire comprendre, d’éblouir.
De
partager, d’être écouté et reconnu.
D’être
fondamentalement libre, d’exercer un libre-arbitre sur ses choix : j’aime
ou je n’aime pas, je crois ou je ne crois pas, je veux ou je ne veux pas.
Dans
les limites de la vie en société, du droit, de la démocratie.
Cette
liberté, ce libre-arbitre, cette autonomie, c’est l’ADN de l’homme : sa
force, son identité.
La
France est depuis plus de deux siècles un de ses havres.
Il
n’y a pas, d’un côté, un monde libre qui aurait accès à ce libre-arbitre, et de
l’autre, un monde prisonnier dans lequel les hommes seraient condamnés à être
privés de libre-arbitre.
Les
hommes sont tous les mêmes et y ont tous droit.
La
liberté n’est pas négociable.
Notre
seul moyen est d’aller au fond du cœur de chacun, et d’y faire fleurir cette
aspiration à la liberté, au partage et à la fraternité.
Et
donc, de brandir nos crayons pour écrire et dessiner, parler et agir avec
humanité – plus grande est l’horreur, et ici, nous touchons au fond – plus les
hommes ont besoin de cœur, de leur cœur, d’écouter le tréfonds de leur âme, et
non leur rationalité perdue ou leurs tripes énervées.
Il
s’agit de défendre non pas NOS valeurs, mais LES valeurs universelles de
l’humanité.
Le
cœur de l’humain est plus fort que la haine.
Sur
le long terme.
Ici
et maintenant, sur cette planète, nous sommes tous Charlie, et nous le
resterons si nous entendons nos cœurs.
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